mercredi 4 mars 2015

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Philosophie comme superstition, le vaudou est une multiplicité de choses. S'il confère des pouvoirs puissants et dangereux à certains, il est aussi un mode de vie. Fait de représentations, de légendes fondatrices, de règles de vie en communauté ainsi que de sagesses populaires, ce culte né au Bénin se retrouve très largement pratiqué aux lisières du lac Ahémé, dans la région de Bopa. Par Codji on désigne les terres noires, région reculée du Bénin. Eloignées des centres urbains, ces territoires encore très emprunts de culture locale permettent d'approcher ce qu'est réellement le vaudou aujourd'hui.
Loin des fêtes folkloriques du vaudou, persiste un noyau dure de croyance. Quand
bien même il est de coutume de se moquer de la rondeur des chefs religieux et de leurs « idiotes » démonstrations de force, il reste en chacun une part de mysticisme. Le vaudou est partout, dans l'eau, le feu, le ciel et la terre. Il se manifeste même dans leur chair, par ces scarifications, symbole de son appartenance familiale ou d'une incitation au culte.
(...)
Ma volonté dans ce travail est d'amener une représentation symbolique d'un rapport
au monde. Dans Codji, terres noires du vaudou, c'est le rapport à la terre ainsi qu'au sacré qui m'ont guidé. Ainsi se dresse une série où se mélangent couleurs et symboles religieux. Cette mixité a pour moi aujourd'hui valeur d'exemple. 















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Thomas Sanchez
Le jury a désigné Thomas Sanchez, jeune photographe français basé à Buenos Aires, lauréat de la Bourse du Talent - Portrait pour sa petite oeuvre multimédia intitulée Sueños Compartidos. Le photographe d'origine japonaise Mami Kiyoshi a obtenu quant à elle la mention spéciale pour sa série New Reading Portraits. 
 © Thomas Sanchez 
Le jury de la 50e édition de la Bourse du Talent - Portrait composé de Pierre Anthony Allard (photographe, ancien directeur artistique du studio Harcourt), Esther Woerdehoff (Galerie Esther Woerdehoff), Tina Merandon (photographe), Virginie Bergougnoux (agent photographe) et Nathalie Belayche (agent de photographes et commissaire d'expositions) a récompensé mardi le photographe Thomas Sanchez pour sa POEM Sueños Compartidos. Cet ensemble de diptyques en noir et blanc présente l'histoire des habitantes d'un bidonville de Buenos Aires en Argentine, membres de l'association Sueños Compartidos qui vise à transformer les abris de fortune en logements sociaux. Travaillent sur le chantier à salaire égal aux hommes, ces femmes se battent pour "avoir leur propre logement et un travail décent."  














 © Mami Kiyoshi
Le photographe d'origine japonaise Mami Kiyoshi a obtenu la mention spéciale du jury pour sa série New Reading Portraits (Nouveaux Portraits), à travers laquelle elle interroge la société et les modes de vie actuels. Selon la photographe, ce travail "donne à voir une multitude de vies du 21ème siècle, permettant de découvrir la diversité" des personnes photographiées.

Roxana Traista   

http://www.photographie.com/news/laureat-de-la-bourse-du-talent-50-portrait

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Bourse du Talent #50 Portrait
« C’est cela seulement qu’il est venu chercher aux Enfers. (…) toute la puissance de son art et le désir même d’une vie heureuse sous la belle clarté du jour sont sacrifiés à cet unique souci : regarder dans la nuit ce que dissimule la nuit, l’autre nuit, la dissimulation qui apparaît. » (Chapitre II : « Le regard d’Orphée », extrait de L’espace littéraire de Maurice Blanchot.)
Plutôt que l'accomplissement d'un désir préalable, la naissance d'une image est pour moi un point de départ, la possibilité d'une bifurcation, d'un nouveau chemin, surgissant comme l'apparition d'un objet imprévu renouvelant contre toute attente le désir disparu. Jusqu'à présent, ma pratique photographique s'est réalisée d'une manière comparable à la rencontre amoureuse, comme le surgissement de la pure altérité bouleversant toutes les idées préconçues. Il est pourtant illusoire de croire qu’il serait possible de révéler quoique ce soit de l’âme d’une personne par le truchement de la photographie. Si l’on excepte nos propres projections, le portrait d’un sujet ne nous révèle jamais rien d’autre que son mystère insondable. La photographie pourrait néanmoins reprendre à son compte l’une des missions que Barthes conférait au Roman lors de sa conférence sur Proust au Collège de France le 19 octobre 1978 : « dire ceux que j’aime ».


http://www.photographie.com/folio/yannis-roger